La Femme sauvage, un archétype libérateur

La Femme sauvage, un archétype libérateur

L’archétype de la Femme sauvage porte en lui un pouvoir libérateur. L’incarner dans sa vie est une véritable voie de guérison universelle.

Quels archétypes pour le féminin ?

Au delà de la publicité, la sociologie, la littérature ou l’art, les archétypes féminins que l’on retrouve le plus fréquemment sont le triptyque « maiden-mother-crone » (la jeune fille, la mère et la vieille femme). 

On peut y voir au premier abord un découpage de la vie des femmes à partir de la seule fonction de reproduction. Pourtant, l’archétype de la « mère » ne se réduit pas à l’enfantement et à la maternité. Il symbolise plus largement la force de la création intellectuelle ou artistique. 

Alors que la société invisibilise les femmes âgées et considère la ménopause sur le registre de la dégénérescence, de la carence, la crone est dans le Féminin sacré représentée de manière hautement positive. L’idée est qu’en cheminant en âge, les femmes se connaissent de mieux en mieux, acquièrent en sagesse et en liberté. Inspirées par la vision qu’elles ont des Anciennes dans les communautés autochtones (notamment amérindiennes), les femmes qui participent à des réseaux sur le féminin sacré considèrent que la vieillesse est propice au fait de prendre un nouveau rôle dans la communauté : la transmission. 

Ainsi, loin de réduire les femmes à leur potentiel rôle de mère, les archétypes du Féminin sacré offrent des ressources pour symboliser des étapes du cycle de vie ou des facettes de l’existence. Outre ce triptyque, il existe de nombreux autres archétypes : déesses grecques, celtes, germaniques, figure de la sorcière, de la guérisseuse, de l’Amazone, de l’amoureuse, de la guerrière, de la chamane, etc.  

La Femme sauvage, une voie de guérison collective

La figure qui nous intéresse ici est l’archétype de La Femme Sauvage. Celle-ci ne s’ancre aucunement dans une quelconque temporalité de la vie de la femme. Elle perdure bien au-delà des âges et des générations depuis la nuit des temps… Il s‘agit là aussi d’une invitation à réfléchir aux enjeux systémiques de l’oppression patriarcale sur les femmes et la nature ainsi qu’à agir pour changer le monde. Certains le verraient comme une mobilisation et une modification de la manière d’être-au-monde (labélisée “écoféministe”). Je préfère y voir là un élan instinctif universel du sauvage, beaucoup plus ancré et puissant que toute étiquette politique. 

Il me semble en effet crucial que cet état d’être de la Femme Sauvage puisse exister et perdurer librement sans être remanié / manipulé à des fins politico-sociales. C’est en cela que la Figure de la Femme est à mon sens gardienne de son héritage, de sa lignée de Femmes et de la transmission qu’elle a su opérer et perpétra dans l’avenir…

S’approprier la Femme sauvage

Cependant la femme à l’état “sauvage” dérange et bouscule les moeurs de façon totale. L’ouvrage La femme sauvage de Michel Gardère vient appuyer ce constat dans le berceau littéraire qui participe à la fondation de notre culture. Ce livre raconte l’incroyable histoire (vraie) d’une femme nue retrouvée courant au milieu des ours un bel été de 1807. Dans les Pyrénées ariégeoises, deux chasseurs aperçoivent et traquent cette femme nue, accompagnée d’un ourson. Capturée, hurlant comme une démente, elle sera désormais appelée “la Folle du Montcalm”. La première démarche quant à cette surprenante rencontre est de l’emmener chez le curé du village. L’inconnue ne prononce que ces mots :  » Robespierre a tué ma famille « , et s’échappe dans la nuit. Elle passera encore deux années dans la montagne avant d’être reprise et jetée en prison à Foix pour y mourir peu après. 

Qui était-elle? Comment a-t-elle pu survivre ? Est-elle vraiment morte en prison comme on l’a dit ? Pourquoi le redoutable Fouché, ministre de la Police de Napoléon, s’intéressa-t-il tant à elle ? Et pour quelles curieuses raisons le préfet de l’Ariège tenta de la sauver ? Une extraordinaire aventure humaine que ce roman vient explorer. 

Aujourd’hui en 2022, notre société aurait-elle recueilli cette femme et accueilli cet état sauvage différemment qu’en 1807 ? Si oui de quelle façon ? Grâce à quels outils ? Plus largement, qu’en est-il de nos jours de la conscience individuelle et collective du sauvage en nous ?


Vous avez lu un extrait du mémoire de danse-thérapie de Marie : « La Femme sauvage dans la danse-thérapie ». Retrouvez-la sur Instagram : @marie_polo_


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