Le pouvoir de l’imaginaire en danse-thérapie

Le pouvoir de l’imaginaire en danse-thérapie

Qu’est-ce qu’on entend par “imaginaire” ? J’apprécie beaucoup cette définition : « le territoire onirique des rêves, des fantasmes, des fables, des mythes, des fictions et des utopies ». En d’autres mots : un espace de création, de mise en forme de l’impossible et de l’indicible. Le lieu parfait pour puiser en soi les symboles qui guideront une séance de danse et stimuleront le propre terreau imaginatif de ses élèves ! 

Une autre définition de l’écrivain Danilo Martucceli me parle particulièrement : « [l’imaginaire] est la frontière que toute société trace entre le possible et l’impossible  ». Cela fait particulièrement sens en danse-thérapie, où l’on repousse précisément les limites du possible et du réel, et où on s’autorise à incarner par le mouvement ses rêves, ses fantasmes, et tout le contenu de ce qui peuple notre imaginaire. 

L’imaginaire ouvre les portes de l’inconscient

Il peut être difficile pour certains, voire bloquant, de laisser libre cours à son mouvement et à parvenir à danser de manière intuitive et non mentalisée (ce que l’on recherche en danse-thérapie pour que le mouvement dansé ait du sens et fasse écho à la psyché de l’élève – on cherche un mouvement vrai et non un mouvement performé). Glisser dans l’imaginaire et le voyage, c’est affirmer : « ici, ce n’est pas le monde réel ; les seules barrières qui existent sont les tiennes : tu peux lâcher prise, tu peux transgresser, tu peux plonger ! ». On permet donc à l’élève de se départir de ses habits de société, on lui confirme qu’ici, les règles ne sont pas les mêmes et qu’on est dans un espace hors du temps et des conventions sociales. C’est comme ouvrir un espace sacré, privilégié. En résumé, on facilite les conditions d’accès à l’inconscient. 

S’affranchir des limites du réel

Entrer dans cet espace, c’est également vêtir sa peau de bête, se mettre en contact avec son moi sous-terrain. Il y a ainsi d’un côté une première dynamique de retour au sol et à la matière concrète. De l’autre côté, on permet à l’individu de s’élever, de se laisser pousser des ailes, d’expérimenter pleinement l’incarnation de ses rêves : on ouvre également la dimension de l’élan vers le ciel. Convoquer l’imaginaire permet de connecter symboliquement l’individu à la double direction fondamentale du mouvement dansé (ancré dans le sol, dirigé vers le ciel).  

Pouvoir de l’imaginaire, pouvoir créateur

Enfin, ma conception de la danse-thérapie est liée au jeu, au plaisir et à la joie. Evoluer dans l’imaginaire, c’est solliciter son enfant intérieur avec sa capacité à s’inventer des mondes en contact direct avec le réel. C’est également prendre du plaisir à s’évader dans un univers sensoriellement exotique – dans sa définition première, soit ce qui ne participe de l’ordinaire et du commun, ce qui marque par son caractère lointain. C’est enfin volontairement brouiller les frontières entre réel et rêve pour explorer avec malice les profondeurs de sa psyché et son rapport à l’autre.   


Vous avez lu un extrait du mémoire de Viviane, Le pouvoir du symbolique en danse-thérapie. Viviane enseigne au sein de l’école Para La Salsa et a été formée via la méthode Per Se Nota. Retrouvez-la sur son compte Instagram : @danse.avec.le.feu


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