J’aime particulièrement danser au rythme de la pulsation, du battement, au boom boom des musiques d’origine africaine ou de la musique techno. Il facilite chez moi le lâcher-prise et le contact avec un mouvement plus primaire et intuitif et me connecte à une sensation de transe. Ce n’est pas un hasard ! La danse a ce pouvoir de réactiver des mouvements génétiquement programmés, liés à des fonctions primaires de survie, de rapports sociaux, de communication… 

Nous sommes des êtres de rythmes

France Schott-Billmann explique que l’humain est un être de rythmes. Cette construction commence en effet dès la conception du fœtus dans l’utérus, avec comme pulsation originelle le battement du cœur de la mère… Le « beat », la pulsation connecte donc à ce rythme originel du battement de cœur. Elle vient parler à une part de nous également originelle, qui fait écho à la genèse de notre rapport au monde. 

Ces rythmes vitaux – battement de cœur, rythme du souffle – transmis par le battement du tambour ou la pulsation de la musique, connectent le danseur directement à cette énergie vitale, primitive. Et cette énergie se propage dans tout le corps. En effet, naturellement, on marque le rythme avec ses mains, ses pieds, sa tête, sa cage thoracique et son bassin. C’est comme si le corps réagissait naturellement au rappel de ce rythme premier. 

On note également le pouvoir du balancement sur la pulsation. Il évoque cette fois le bercement du nourrisson par la mère, et procure une sensation de plénitude, d’abandon et d’union qui encourage au lâcher-prise et à la connexion à ce quelque chose d’originel. Célébrer l’origine fait remonter à la surface un imaginaire « primitif […] sous la forme d’une fête dansante-chantante ordonnée, ludique et poétique, célébration anthropologique qui revisite les sources humanisantes, et écologique qui médite le rapport à la nature  ».

Une exploration des origines : l’Expression primitive

La danse d’Expression primitive construite par Schott-Billmann prend ses racines dans le travail anthropologique et artistique de Katherine Dunham. Elle ne se restreint pas au pouvoir symbolique de la pulsation. Au contraire, elle développe le contact au primitif par des gestes symboliques qui vont incarner l’union de l’homme à la terre et au cosmos. Danse de la terre et du ciel (on retrouve la fameuse double direction), honoration des quatre points cardinaux… 

Et c’est une fois reliés symboliquement à ces éléments originels qu’on va pouvoir convoquer les gestes symboliques et les archétypes qui vont donner du sens à notre danse. Il s’agira par exemple de la représentation d’actions, d’interactions, d’animaux, d’éléments… La connexion à la pulsation originelle réveille ainsi les images présentes dans notre inconscient et déverrouille notre créativité et notre pouvoir de représentation.

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Vous avez lu un extrait du mémoire de Viviane, Le pouvoir du symbolique en danse-thérapie. Viviane enseigne au sein de l’école Para La Salsa et a été formée via la méthode Per Se Nota. Retrouvez-la sur son compte Instagram : @danse.avec.le.feu

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