J’entends souvent cette objection quand je parle de danse-thérapie : « moi, je ne sais pas danser. Si on me demande de danser, je ne saurai pas quoi faire avec mon corps ». La pratique de la danse étant liée classiquement à la performance et à la maîtrise de mouvements complexes et physiquement intenses, elle est considérée comme une pratique élitiste et inaccessible. La danse-thérapie se donne pour mission de faire éclater ces idées préconçues. 

La danse-thérapie, c’est pour tout le monde

Elle postule que la danse est pour tous, et que chaque personne a la possibilité de s’exprimer, de s’apaiser et de guérir par l’utilisation de mouvements et de rythmes universels. Tout l’enjeu du danse-thérapeute est de partager ce vocabulaire du corps, d’ouvrir l’élève à la conscience de soi et au potentiel d’expression de son corps. En maîtrisant le langage de son corps, on acquiert la possibilité de symboliser par le mouvement, avec une intention, et on décuple ses potentialités d’expression et de guérison. 

Mon positionnement de danse-thérapeute

Être professeur de danse-thérapie, c’est donc d’abord ouvrir les portes de l’imaginaire de son public. Le professeur, le temps d’une heure trente, repousse les frontières du réel et crée pour ses élèves un espace où tout est possible.

C’est ensuite rappeler aux élèves tout l’éventail du langage naturel de leurs corps. Le professeur apprend en effet aux élèves à aiguiser leur proprioception et à prendre conscience de chaque partie de leur corps, du bout des orteils jusqu’à la racine des cheveux. Il aide les élèves à s’approprier ce fabuleux outil d’expression qu’est leur corps.

C’est également les aider à sublimer ce langage symbolique du corps dans la danse. Le professeur de danse-thérapie sert de guide pour traduire l’intériorité de l’élève en un mouvement juste. Il s’appuie notamment sur les différentes qualités du mouvement : fluide et saccadé, lent et rapide, mouvements vers le sol et mouvements vers le ciel… 

Enfin, c’est apporter aux élèves des éléments de langage symbolique faisant le lien entre pensée, émotion et mouvement incarné. Quoi de plus beau et de plus puissant, pour parler de l’expression brûlante de la colère, que de danser avec son corps la mouvance des flammes puissantes d’un brasier ? 

Extrait du mémoire Le pouvoir du symbolique en danse-thérapie de Viviane Salaun, adapté pour le blog

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